Artiste phare de l’École de Nice, Claude Gilli (1938-2015) a considérablement participé à l’affirmation du pop art français. Né à Nice, il se forme aux Arts Décoratifs de la ville. Proche des artistes Albert Chubac, Martial Raysse, Ben mais aussi Arman, César, Farhi et Venet, il produit plusieurs œuvres de « l’aliment blanc » avec Robert Malaval. En 1966 il obtient le prix Lefranc et participe à l’exposition « 12 supers réalistes » à Venise (galerie Del Leone) où il découvre les travaux des « pop » américains. En 1968 il travaille le plexiglas avant de réaliser une série de peinture « aux escargots ». Dans les années 1970 il s’installe à Paris et participe à de nombreuses expositions dont une dédiée à l’École de Nice au Centre Pompidou. La maladie dégénérative dont il est atteint finit par le rattraper et l’oblige à se déplacer en fauteuil roulant. Il se met alors à développer un travail sur le fer découpé, réalisant des projets de pièces d’extérieur et des sculptures monumentales.

Biographie

 

Claude Gilli est un artiste phare de l’école de Nice qui a considérablement participé à l’affirmation du pop art français. Né à Nice en 1938, il entre à l’école des Arts Décoratifs de Nice en 1955. Entre 1957 et 1959, lors de ses premières expositions à la Galerie de Longchamp, il se lie d’amitié avec Albert Chubac, Martial Raysse, puis Ben lors de l’inauguration du « Laboratoire 32 » de ce dernier.

En 1962, la nuit de la Saint-Sylvestre, il brûle la quasi-totalité de ses œuvres de jeunesse. Puis il fait la connaissance d’Arman, César, Farhi et Venet avant de rencontrer Robert Malaval avec lequel il réalise plusieurs travaux autour de « L’aliment blanc ». Il présente de nombreuses expositions, notamment à Venise puis à Paris, chez Yvon Lambert après avoir obtenu le Prix Lefranc en 1966. L’année suivante il participe à l’exposition « 12 Super-Réalistes » à Venise chez Del Leone où il découvre les travaux des « pop » américains, Lichtenstein, Warhol et Wesselmann. Puis en 1968 il travaille le plexiglas avant de commencer une série de peinture « aux escargots ».

En 1976, installé dans un atelier parisien, il participe à de nombreuses expositions internationales dont une dédiée à « l’école de Nice » au Centre Georges Pompidou. En 1981 une rétrospective lui est consacrée au Musée de Nice, et plusieurs catalogues sont publiés sous la plume de Pierre Restany. Il réalise aussi une sculpture monumentale en acier pour le Palais des Congrès de la ville de Nice.

La maladie dégénérative dont il est alors atteint depuis plus de 10 ans fini par le rattraper et l’oblige, dès lors à se déplacer en fauteuil roulant. Il se met à travailler d’arrache-pied, adoptant le principe de l’atelier d’artiste comme César. En 1985, il développe un travail sur le fer découpé, notamment pour des pièces d’extérieur et des sculptures monumentales exposées au Centre d’Art Contemporain de Rouen (1990) et à la Galerie Jousse & Seguin (1991). Trois autres rétrospectives seront présentées, en 1999 au MAMAC de Nice, avec la publication d’un catalogue qui présente l’ensemble de son travail ; en 2003, à la Villa Tamaris, puis en 2004 au Musée des Beaux-Arts de Bordeaux.

En 2005, Constance Ryder réalise un documentaire long-métrage sur son travail diffusé sur TV5 Monde.

Entre 2005 et 2015, Gilli participe à de nombreuses expositions en Asie, aux États-Unis et en Europe, réalise une sculpture monumentale en acier de 12 mètres pour la Fondation Alliance, sur le site d’Al-Maaden à Marrakech, et est décoré par le ministre de la Culture au grade de Commandeur des Arts et Lettres.

Le 28 juin 2015 Claude Gilli décède à Nice, à l’âge de 76 ans. Une exposition posthume lui est consacrée au MAMAC en 2017.

« Mes sculptures sont toutes des fragments des paysages de ma jeunesse, des souvenirs de ces pins parasols qui peuplent, à certains endroits le paysage Niçois, et plus généralement les paysages méditerranéens. Elles sont les ombres, les silhouettes, des arbres de ces paysages ; une image qui symbolise ces lieux, comme une mémoire.

Faire une sculpture pour Al-Maaden a donc été pour moi un bonheur, celui de faire surgir du passé, dans cet environnement balayé par le temps et par le vent, la mémoire d’un paysage, imaginaire, mais pourquoi pas, tel qu’il aurait été… Ce paysage pourrait être un vestige pétrifié de la nature, anciennement présente dans ce lieu, et mise à jour, telle une découverte archéologique, par les bâtisseurs du golf.

Pour la première fois, je regarde une de mes sculptures, avec le sentiment de n’avoir rien inventé, seulement reproduit de mémoire, une image du passé, un fragment du paysage qui pourrait appartenir à l’histoire d’Al-Maaden. »

Claude GILLI, texte écrit pour Forêt d’Arbres (acier peint, H. 350 x L. 850 x l. 320 cm), son oeuvre inaugurée à Al-Maaden, mars 2012.

 

Parcours

EXPOSITIONS (SELECTION)

2018
Pop Art : Les feux de l'amour, Galerie Loft, Paris, France

2017
À propos de Nice : 1947-1977, MAMAC, Nice, France.

2012
A l’origine, Nice, exposition de groupe, Galerie Malborough, Nice, France

2011
Musée Fernand Léger, Biot, France

2007
James Mayor Gallery, Londres, Angleterre

2006
Galerie Loft, Barcelone, Espagne
Galerie Guy Pieters, Knokke-le-Zoute, Belgique

2004
Galerie du Centre, Paris, France
Rétrospective, Musée des Beaux-Arts de Bordeaux, France

2003
Rétrospective, Villa Tamaris, La Seyne-sur-Mer, France

2000
Galerie Hervé Loevenbruck, Paris, France

1999
Rétrospective, Musée d’Art Moderne et Contemporain, Nice, France

1991
Galerie Jousse & Segui, Paris

1990
Exposition de l’ensemble de ses sculptures en acier, Centre d’Art Contemporain, Rouen, France

1987
Galerie Loft, Paris, France

1981
Rétrospective, Musée de Nice, Nice, France

1977
L’Ecole de Nice, Centre Georges Pompidou, Paris, France

1976
Galerie Vallois, Paris, France

1973
Galerie Ferrero, Nice, France

1972
Escargots, Paris, France

1968
Palais des Beaux-Arts de Bruxelles,Belgique

1967
12 Super-Réalistes, Galerie Del Leone, Venise, Italie

1966
Galerie Yvon Lambert, Paris, France

1963
Galerie Henriette Legendre, Paris, France

1958
Laboratoire 32, Inauguration de la boutique de Ben, Nice, France


Principales collections
FRAC Provence Alpes Côte d’Azur

Prix et distinction
Commandeur des Arts et Lettres