Exposition

« Solitudes » – MA SIBO – 25 NOV. AU 30 DÉC. 2010

  • Exposition Du 25 novembre au 30 décembre 2010


Solitudes…
Eternel dialogue muet entre un spectateur et l’œuvre qui lui fait face. Exploration d’univers impalpables et pourtant si présents.
Abandon pur et simple à la contemplation…

Les « solitudes » telles que nous les proposent le jeune artiste Ma Sibo se déclinent devant nos yeux comme autant de relectures possibles de notre confrontation à l’espace. Espace visuel, espace mémoriel, espace pictural ou espace spirituel, les toiles de cet artiste chinois, né à Tianjin en 1979 et diplômé des Beaux Arts de Toulon et de Nîmes, possèdent la dimension universelle des sphères incertaines mais cependant si familières.

Car si le cadre principal des œuvres de Ma Sibo est celui des lieux publics vidés de toute vie humaine, son sujet est en réalité centré sur ce jeu subtil entre la présence et l’absence de l’être. Ce ne sont pas de simples intérieurs, couloirs ou parcs auxquels il nous confronte, mais bien à propre réalité. Projetés tour à tour au cœur de la nostalgie d’une enfance révolue ou vers des fenêtres lumineuses émergeant de l’obscurité tels nos espoirs futurs, nous nous perdons à la fois dans le temps, dans nos regrets et dans nos désirs.

Les damiers, guitares, carafes ou manèges qui habitent ses peintures ne sont donc plus des ‘objets’ en soi. Ils sont devenus de véritables catalyseurs sensitifs qui, agissant à la manière des madeleines de Proust, nous exhortent à nous réapproprier visuellement et émotionnellement des moments précieux de nos existences. Points de couleurs éphémères en notes froides ou chaudes ils équilibrent le vide qui tentait de s’emparer de la toile et nous ouvrent une porte d’accès au cœur de ces univers ’atmosphériques’, espaces faussement réalistes à la temporalité indéfinissable. Happés par ces ambiances nostalgiques, nous pouvons alors nous abandonner à une méditation personnelle sur la complexité du soi et de l’être.

Dans ces mondes sans logique spatiale ou temporelle, à la fois symboliques et métaphoriques, nous nous redécouvrons également le plaisir de la contemplation au travers des jeux de lumière. Cette lumière, rendue vibrante et évanescente grâce à un étonnant travail de la matière picturale en sfumato, nous captive et nous trouble. C’est elle qui, imprégnant la toile d’une suave nostalgie, nous plonge au plus profond de nos solitudes. Mais ces « solitudes » ne sont pas celles que l’on fuit ou que l’on craint. Elles sont au contraire celles que l’on désire sans savoir comment les atteindre. Celles qui nous permettent de nous retrouver face à nous même, de repenser avec sourire au chemin que nous avons parcouru et à la route qu’il nous reste à faire.

Par la sensibilité qui se dégage de ses toiles, Ma Sibo parvient ainsi à en faire de véritables ‘fenêtres’ poétiques et méditatives dans lesquelles nous aimons glisser pour nous extraire du monde et laisser nos esprits se diffuser à leur tour, au rythme des fluides lumineux et colorés.