Effets secondaires – Hypnotic Love (R2B1) Philippe Huart
- Dimensions : 58 × 41 × 35 cm
- Année : 2018
- Matériaux : Résine
- Tirages : Numéroté de 66/130 à 130/130
- Signature : Signé dans la plaque
- Mouvement : Hyperréalisme Pop art
- Ton : Tons colorés
1 200.00€ inc. Vat
Plus d’informations
Effets secondaires, la nouvelle édition de la Galerie LOFT en collaboration avec Philippe Huart, dix ans après sa première réalisation de gélules en porcelaine, est tirée à 130 exemplaires. Elle regroupe deux modèles de gélules réalisées en poly-résine colorée et assemblées en trio.
Le premier modèle (R3) – numéroté de 1/130 à 65/130 – est formé de trois gélules rouges et blanches. Le second (R2B1) – numéroté de 66/130 à 130/130 – est composé de deux gélules rouges et blanches entourant une gélule blanche et bleue.
Hypnotic Love (R2B1)
Dans cette version « tricolore » de la série Effets Secondaires, Philippe Huart joue avec les degrés de perception multiple de l’œuvre. Les trois gélules s’emboîtent ou se superposent, laissant au collectionneur la possibilité de participer à son tour à la mise en forme finale de l’œuvre. Au blanc et rouge que l’on retrouve le plus fréquemment dans les gélules de Philippe Huart, s’associe un bleu puissant et hypnotique, proche du bleu de Yves Klein. Cette troisième couleur renouvelle d’autant plus la profondeur de la sculpture qu’elle crée une nouvelle dimension en lien au degré de perception visuelle de la rétine humaine.
Effets secondaires, l’objet transmué.
Face à nous trois capsules se rencontrent et s’accouplent dans un étonnant ballet. La peau lisse et soyeuse, des couleurs chatoyantes, des formes galbées… cet objet du quotidien agrandi puis recomposé est projeté dans une nouvelle réalité. Devant nos yeux la gélule s’esthétise et se métamorphose.
Le chemin qu’elle emprunte ici, c’est celui de Philippe Huart, artiste de la perception et de l’illusion. A la fois thème récurrent de son œuvre et expérience unique de réflexion autour du volume, ces gélules deviennent supports et prétextes.
Au départ elles représentent le médicament, élément salvateur, remède qui éloigne les maux, des plus légers aux plus graves. Cette dimension positive est suggérée par sa moitié blanche, symbole de pureté et de propreté, qui nous protège et nous rassure.
Mais tel Janus, la gélule est double. Elle possède une autre extrémité, une autre face dont la couleur vive et tranchante offre une nouvelle perspective.
Du rouge de l’amour on peut facilement tomber dans celui de la violence et du sang. Du bleu de l’espace évoquant dans un premier temps le ciel, la mer et la sérénité, on peut chavirer dans un bleu hypnotique qui nous happe et nous isole.
Fascinés par ces couleurs, nous voilà dès lors prêts à plonger dans les dérives et à sombrer dans les addictions qu’elles symbolisent.
Effet secondaire… le miracle se transforme en obsession. Il en faut plus, toujours plus, notamment lorsqu’on perd pied et que la réalité se déforme. Plus l’objet est beau, plus il attire, plus il est grand, plus il absorbe notre regard.
Depuis Duchamp la mutation de l’objet n’est pas rare en art. Elle est ici multiple. La perte de sa valeur utilitaire en fait un objet désormais culturel. Sa surdimension, rappelant les reproductions géantes d’objets du quotidien de Claes Oldenburg, secoue notre conception de l’espace. Quant aux couleurs et à la brillance de sa texture, on pense évidemment aux artistes pop et à la subjugation de l’objet à une époque de surconsommation.
La beauté devient terrain de dépendance. Posséder, améliorer, envier… l’esthétisme nous procure une gamme extraordinaire d’émotions et de sensations, des plus fabuleuses aux moins avouables. Il est le support d’un imaginaire sans limites et des « effets secondaires » qu’il provoque par la cristallisation des désirs et des espoirs qu’il fait naître.
Ainsi décontextualisée la gélule n’est désormais plus l’antidote. Elle est la sublimation ultime de nos addictions contemporaines.
ARTISTE
Philippe Huart est né en 1953 à Clamart. Après des études à l’Ecole Supérieur des Arts Modernes de Paris, il devient illustrateur et graphiste pour des éditions littéraires et phonographiques. En 1991 il décide de se consacrer définitivement à la peinture et participe alors à de nombreuses expositions, individuelles ou collectives en France et à l’étranger. Ses réflexions portent sur les effets la publicité, le marketing et la consommation ont sur notre inconscient. Sa peinture est ainsi fondée sur le concept de « réalité objective ».
La perception picturale est avant tout « visuelle ». Elle est avant tout liée à des formes et des rythmes. Ce ne sont pas des objets de la vie quotidienne que représentent les œuvres de Philippe Huart, mais leurs « signes ». Ces signes, banalisés par leur accumulation et leur fréquence au sein de notre environnement, dont seule la juxtaposition et la superposition de leurs fragments agrandis nous permettrait de les percevoir sous un nouvel angle, à la fois surprenants et familiers.
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