Exposition

BERNARD QUENTIN • DES ÊTRES ET DES LETTRES

Finissage Samedi 22 juillet de 15h à 18h


« L’art avant d’être une marchandise est une aventure de l’esprit. »
Bernard Quentin

Humble, attentionné, érudit et généreux, fasciné autant que fascinant, et surtout, toujours souriant et empreint d’humanité, Bernard Quentin était un homme qui avait tout vu, le pire comme le meilleur, de ce que la race humaine est capable de produire. Durant la guerre il avait été témoin de la misère et de l’horreur autant que de la solidarité et de la fraternité. Dans les années 1950, il s’était construit, à l’image de l’Europe d’après-guerre, dans l’effervescence et l’envie de bâtir un monde meilleur en participant activement à faire du quartier de Saint-Germain-des-Prés un lieu incontournable de la vie intellectuelle et culturelle parisienne. Quelques années plus tard, il partira poursuivre cette quête aux quatre coins de la planète en étudiant les mille langages, cultures et religions, capables de créer des liens éternels ou de séparer les hommes. Il n’aura plus dès lors qu’un objectif, devenir à sa manière un témoin autant qu’un guide de l’union et de la cohésion qui peut naître de l’art. C’est dans cette perspective qu’il inventera un langage à vocation universelle de plus de 3000 signes, le « Quentin BabelWeb ».

Par les lettres autant que les êtres qu’il ne cessera de questionner, il se forgera un parcours artistique unique, mêlant recherches historiques et expérimentations modernes pour mieux sonder la Grande Histoire des Hommes ; ceux du passé comme ceux du futur. Sa quête inlassable de réflexion autour de la portée de l’art et du langage l’amènera ainsi à explorer en profondeur l’écriture, les signes et la calligraphie, thèmes qui seront récurrents dans son œuvre jusqu’à la fin de sa vie et qui en font un véritable pionnier de l’art sémiotique. Quant à ses expérimentations sur les nouveaux supports et matériaux, notamment le PVC à partir duquel il créa les premiers mobiliers sans armatures, mais aussi ses projets d’architecture et d’intégration de l’art monumental dans les paysages, elles le positionnent également comme un précurseur du design contemporain, du Land Art,et de « l’art cybernétique et l’écriture électronique » (Salvador Dalí).

Pour rendre hommage à ce formidable artiste et célébrer les 100 ans de sa naissance, la Galerie LOFT présente aujourd’hui dans ses deux espaces du 3bis et 4 rue des Beaux-Arts, une exposition rétrospective dédiée à son incroyable parcours. Dans le même temps, elle s’attelle, en association avec son fils, Alexis Quentin et sa femme, Florence Quentin, à la réalisation d’une importante monographie qui retracera l’évolution artistique de cet artiste ayant traversé ce siècle en inventant, et réinventant, le langage et le quotidien de l’Homme de son temps. Celui qui était pour le critique d’art Pierre Brisset « un rêveur sachant faire rêver (…) un homme orchestre qui (savait) aussi bien jouer de la peinture, de la sculpture, de l’architecture, de la gravure, de l’archéologie du futur, du vitrail, de la mosaïque, de la tapisserie, de l’orfèvrerie, des hiéroglyphes, des signes épiques qui peuvent rivaliser avec ceux de Georges Mathieu et d’autres avec le graphisme de Michaux (et conçus bien avant), des écritures électroniques « Bip-bip » ou des graffitis qui font apparaître 40 ans plus tard nos jeunes loubards-graffitistes comme de minables barbouilleurs. Un touche-à-tout de génie (qui tenta) de faire une synthèse de toutes les disciplines artistiques comme de toutes les technologies de pointe pour atteindre tous les publics par différentes approches, et où chacun pourra, à quelque niveau que ce soit, puiser sa vérité. » (Revue l’œil,Août 1989)

Vues de l’exposition

VUE DE L'EXPOSITION "BERNARD QUENTIN DES ÊTRES ET DES LETTRES" EN JUIN 2023

Vidéo

Bernard Quentin • Visite guidée Ep1. Lettres (Photo©Dominique Nabokov)